Le courage de la douceur face à la douleur

Je laisse mon corps écrire ce billet, c’est lui qui m’a donné les pistes de réflexions nécessaires à son écriture. L’activité que nous avons eue lors de la tente rouge du mois de mai traitait de la douleur. Depuis, je constate que si le mot douleur confronte, j’ai le sentiment qu’il confronte beaucoup moins que celui de la douceur en terme d’actions et de gestes à poser.

Depuis que Fiston 1er a passé sa ceinture jaune au Karaté, ses cours durent maintenant plus longtemps. Une demi-heure de plus, c’est pas beaucoup mais avec l’école et la fin d’année, ça s’accumule rapidement. Alors lorsqu’il m’a dit, alors qu’on marchait vers l’école qu’il était fatigué et qu’il m’a dit qu’il voulait rester à la maison ce soir-là pour se coucher tôt, j’ai eu la certitude qu’il est crevé. (Mon fils est du genre à nier qu’il est fatigué ou qu’il a besoin de sommeil depuis sa naissance.) Et ce soir-là, j’en ai profité pour rien faire. Pas de travail, pas de lecture, pas de travail sur n’importe quel des autres millions de projets que j’ai. Rien. Faire. Sur. Mon divan.

Ç’était vraiment nécessaire pour lui comme pour moi. Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais perpétuellement en mode course contre la montre. Je me savais fatiguée, mais pas que c’était aussi profond et aussi… vieux. Et mon corps, donc moi aussi, j’ai mal. (L’ironie d’être massothérapeute, et à mes yeux, d’avoir mal…).

Je reviens donc à mon thème de la douleur. Une de mes clientes me disait que ce thème la confronte, mais je pense que s’il nous confronte, c’est qu’il nous faut admettre, à un moment ou un autre, que notre corps a des limites. Qu’il faut reconnaitre notre douleur. J’ai le sentiment que notre culture ultra occupée, productive y est pour quelque chose. On ne peut pas, devrait pas, prendre le temps de se reposer, de s’arrêter. Prend sur toi, et continue à avancer. Peu importe le résultat.

Dans mon cas, c’est admettre que je brûle la chandelle par les deux bouts depuis plusieurs années. Vivre beaucoup de changements  sur cinq ans, ça fini par gruger les niveaux d’énergies, et j’ai mal.

Et la douceur?

C’est normal d’avoir mal, aujourd’hui. Mes clients me le disent, quand je les masse.
«  Vas-y aussi fort que tu peux, je suis capable d’en prendre! » Ouin. Mais non. Ton corps a aussi (surtout) besoin de douceur. Il a besoin que je le traite de façon à apaiser le sentiment d’urgence, de stress, et qui si la douleur ressentie augmente un peu, ce n’est que temporaire. C’est pour mieux te détendre, mon enfant, hin hin hin.

Crédit photo – Nik Ramzi Nik Hassan

Alors je me demande… Nous sommes habitués, conditionnés peut-être, à aller de l’avant. Et les mots douceurs, tendresses et compassions sont presque étrangers au vocabulaire usuel que je lis. Personnellement, je ne suis pas certaine de savoir comment me traiter avec tendresse. Je sais reconnaitre les signes qui m’indiquent que j’ai besoin d’une aide extérieure, ou que je dois faire de l’activité physique, et même mieux m’alimenter. Mais je cherche les gestes à poser pour ressentir cette tendresse-là. C’est difficile pour moi de ralentir. Je ne veux pas vraiment le faire. J’ai pas envie de le faire, et je m’ennuie de ressentir ce feu qui coure dans mes veines et m’incite à agir, foncer et aller de l’avant…

Pour l’instant, c’est plutôt un record personnel de ne pas avoir retombé, encore, dans le feu de l’action. En méditant avant de m’endormir, il y a quelques jours, j’ai eu le sentiment qu’il fallait que je travaille sur mon entreprise de façon tendre et soutenue. Je pense avoir une piste de solution, mais la portion « tendre » me laisse un peu perplexe. Enfin.

J’apprends à me traiter avec tendresse, et accepter ce rythme nouveau. Ralentir (ah, j’aurais juste tellement pas dû écrire ce mot. J’ai l’impression de paniquer juste à l’écrire!!!). (M’)apprendre comment me traiter avec tendresse est un gentil rappel que mon mot choisi pour 2018 est corps. Et que ce « ralentissement » n’en n’est pas un. C’est plutôt un investissement dans le long terme. Prendre soin de moi, maintenant, me donnera des bases plus solides pour les années à venir.

Recevoir un massage contribue directement à cet investissement, puisqu’il permet à mon corps de tranquillement se reconstruire, de défaire les vieilles tensions, de se remplir à nouveau. (Soyons honnête, c’est surtout pour être capable de continuer à avoir 100 000 projets que je fais cet investissement, et parce que je veux que ce rythme dure longtemps, très longtemps).

Alors je continue d’investir en moi, de façon quasi régulière en me faisant masser :3.  Et vous? De quelle façon investissez-vous dans votre corps, votre santé, pour le long terme? Si vous souhaitez prendre un rendez-vous pour un massage, vous avez le choix de me contacter ici ou encore sur ma page facebook dédiée  à la massothérapie, Jardin Pèlerin.